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SEMAINE GLOBALE

Le meilleur de l'analyse internationale

Pourquoi Zelensky est prêt à négocier avec Poutine?

Pourquoi Zelensky est prêt à négocier avec Poutine?




Volodymyr Zelensky a fait savoir à la presse et à ses partenaires occidentaux qu’il était prêt à négocier avec la Russie de Vladimir Poutine. Pourquoi ce changement moins de deux semaines après le sommet de l’OTAN tenu à Washington où les alliés autour de l’Ukraine ont carrément fait comprendre à l’opinion internationale que la guerre n’était pas à son crépuscule, que l’aide militaire à l’Ukraine ne ferait que s'accroître en terme de milliards de dollars américains. Pourquoi maintenant? 


Le lecteur lambda a pu faire le même constat que Semaine Globale sur la non-fébrilité de l’aide militaire américano-européenne à l’Ukraine lors du dernier sommet de l’OTAN à Washington DC. Le changement de cap du côté de Volodymyr Zelensky par contre ne s’explique pas si l’on ne devrait que se baser sur les déclarations récentes des membres de l’OTAN autour de l’aide à Kiev dans la capitale fédérale américaine, mais aussi les prises des positions des occidentaux durant ces deux dernières années depuis le début de l’opération militaire spéciale russe, l’invasion de l’Ukraine. 


S’il est difficile d'être indifférent face aux sondages de la politique américaine pour les membres de l’OTAN, il l'est encore plus pour les ukrainiens. Depuis le débat calamiteux de Joe Biden face à Donald Trump en fin Juin 2024, puis la tentative d’assassinat de ce dernier lors de son allocution à Butler en Pennsylvanie le 13 Juillet 2024, il devient de plus en plus clair que le candidat républicain est sur la voie de reprendre les clés du bureau oval. Les positions de Donald Trump sur la question russo-ukrainienne largement connues sont les motivations réelles du réveil du pouvoir ukrainien sachant Biden et les démocrates en mauvaise posture pour les prochaines élections présidentielles du 5 Novembre. 


En effet, pour le candidat républicain, 45ème POTUS, la question russo-ukrainienne sera résolue en 24 heures par l'arrêt immédiat de l’aide financière et militaire à l’Ukraine. Logiquement face à la force russe au front devrait s’en suivre la capitulation de l’Ukraine. Pour Semaine Globale, le changement de cap du côté ukrainien qui se base sur les intentions du probable futur président américain explique la peur du président ukrainien Volodymyr Zelensky de se retrouver dans une capitulation où l’Ukraine perdrait définitivement 25 à 30% de son territoire national dans son flanc Est, s’il faut penser aux Oblasts devenus russes après référendum. Ce dessein malheureux pour les ukrainiens le sera encore plus pour Zelensky d’autant plus qu’il était à deux doigts d’arracher un accord de paix au lendemain de l’invasion de son pays par la Russie le 24 Février 2022. 




Le regret de Zelensky serait de n’avoir pas tenu la main tendue de Moscou. Plusieurs acteurs ont tenté de trouver un accord de paix entre russes et ukrainiens sans succès. Trois jours après le début de l’invasion russe, Alexandre Loukachenko, président de la Biélorussie a tenté d'initier des négociations entre russes et ukrainiens à la frontière avec l’Ukraine dans la ville de Gomel en Biélorussie. Accords sans suite favorable du côté ukrainien. Moins d’une semaine après, toujours en Biélorussie à la frontière polonaise cette fois-ci, dans la ville Biélorusse de Belovejskaia Pouchtcha, une deuxième séance sépare les deux équipes en queu de poisson. Les russes deviennent sceptiques face aux ukrainiens qui semblent ne pas être indépendants. Le double jeu des ukrainiens dans les accords initiés par la Turquie (Contrôle de la mer noir et des produits agricoles) puis poursuivis par l’ONU a contribué à décourager Moscou. Dans tous ces accords manqués, le plus patent est celui négocié par Israël à travers le premier ministre Naftali Bennett. Le 5 Février 2023, Bennett dans ses confidences au journaliste Hanoch Daum disait exactement ceci: “L’occident a préféré de ne pas négocier mais de continuer la guerre”. Naftali Bennett, vite parti pour Moscou le 5 Mars 2022 avait obtenu la parole de Poutine de ne pas tuer Zelensky et de ne pas renverser son pouvoir. Zelensky par téléphone le même jour assurait à Bennett d’abandonner toute idée d’intégrer l’OTAN. Bennett s’envole pour Berlin où il tient Olaf Scholz et Macron au courant de tout en coordination avec Washington et Londres. Une paix semble être trouvée avant que Boris Johnson, premier ministre britannique ne décourage fortement Zelensky de s’engager dans la voie des négociations avec comme menace l'arrêt immédiat de l’aide militaire et financière à l’Ukraine. Biden suit Boris, Macron et Scholz par ailleurs pragmatiques adhèrent au narratif anglo-saxon de la guerre contre Poutine. Puis arrivent les massacres de Boutcha dont la Russie est la principale accusée. Volodymyr Zelensky est poussé par ses partenaires occidentaux d’inscrire dans sa constitution que toute négociation avec la Russie était une trahison. Le piège dans lequel l’homme de Kiev s’est renfermé. Aujourd’hui pour lui, l'étau semble se resserrer surtout depuis que les dissonances dans son entourage montent. Le limogeage du chef d'état-major Valeri Zaloujny vu comme futur président, le manque d’élections en 2024, le mécontentement d’une population qui a tant souffert ces deux dernières années sont les frustrations quotidiennes auxquelles fait face Zelensky au-delà du front de guerre contre la Russie. 


Le regret de Volodymyr Zelensky aujourd’hui est tel que si en 2022 Poutine ne demandait que la neutralité de l’Ukraine militairement, ce qui ne lui empêchait pas d’intégrer l’union européenne et, l’acceptation de la Crimée comme territoire russe, en 2024, Moscou demandera plus puisque les accords se feront selon ses conditions. Semaine Globale ose croire que les conditions probables du Kremlin ajoutées à celles précédentes seraient la reconnaissance des Oblasts du Donbass et de Lougansk, ainsi que les régions de Kherson, Mykolaiv, Kharkiv et de Zaporijia.




Avec la probable arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, Volodymyr Zelensky doit certainement comprendre que pour lui ça sent le roussi. L’anticipation de son annonce dans les médias de vouloir dialoguer avec la Russie, d’inviter la délégation russe au prochain sommet de la paix pour l’Ukraine est un pas en avant sachant que cette présumée conférence ne pourra avoir lieu qu’après le 5 Novembre question d’agenda. Le choix de J.D Vance comme colistier de Trump effraie à Kiev. Vance a voté contre toutes les propositions d’aides à l’Ukraine soumises au sénat par la Casa Bianca, lui étant sénateur républicain de l’Ohio. L’erreur de Zelensky, la toute récente puisqu’il en a commises plusieurs, était de ne pas vouloir inviter la délégation russe au précédent sommet de la paix pour l'Ukraine en Suisse tenu du 15 au 16 Juin à Bürgenstock dans le Canton de Nidwald. 


Discuter de la paix avec ses amis est bien. Mais la construction d’une paix durable se fait avec ses ennemis semble avoir oublié Volodymyr Zelensky. L’avenir saura nous fixer du déroulé des événements. Les autorités ukrainiennes doivent se dépasser pour trouver les voies et moyens de construire une paix durable pour leur peuple qui ne demande que ça depuis un peu plus de deux ans. 




Samedi 20 Juillet 2024




Gimagesa Fumumeya Chris

Semaine Globale



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