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Voiture électrique Made in China: l’échec de l’Occident

Dernière mise à jour : 19 juin 2024

Voiture électrique Made in China: l’échec de l’Occident



BYD Han, voiture électrique chinoise.

La nouvelle est tombée telle une foudre pour le protectionnisme américain: la Chine est première dans le secteur de l’automobile électrique. L’Amérique de Biden se protège, l’Europe et Bruxelles semblent se livrer à contrecœur. La voiture électrique made in China, la meilleure dans le secteur, la moins coûteuse, va arriver dans l’Union européenne. A Washington la préoccupation est réelle, alors que pour Bruxelles l’impatience d’accéder à la voiture électrique chinoise bon marché ne cesse de croître en dépit des dissonances  stratégiques des uns et des autres. L’échec de l’occident collectif qui se résume en ses capacités industrielles et innovantes face à une Chine qui s’est donnée très tôt les moyens, le temps et la patience dans un secteur incontournable pour notre siècle ne fait que placer Beijing au sommet du leadership économique encore en phase de gestation. 


Si les USA de Biden préfèrent se barricader des lois protectives sur les taxes douanières, privant ainsi à la Chine l’accès au marché américain, en Europe où l’on semble désireux d’accueillir les premiers lots des voitures électriques made in China pour vers le dernier trimestre de 2024, on se pose quand-même la question de savoir si on n’a pas fait entrer le loup dans la bergerie. 


Comprendre tout de même d’un côté la peur des USA, le doute de l’Europe et la montée chinoise dans le secteur de la voiture électrique nous aiderait à mieux appréhender les actions de ces trois acteurs majeurs de l’échiquier économique mondial. 


Le changement climatique en ce siècle nous impose un mode de vie beaucoup plus drastique que jamais. La pollution industrielle quotidienne depuis quasiment trois siècles a plongé la planète toute entière dans une destruction de son écosystème. Les pays à forte capacité de production, grands pollueurs, ont aujourd’hui la responsabilité morale de la réalité climatique qui est celle de tout terrien. La prise de conscience des leaders mondiaux, gouvernants, industriels et grandes firmes depuis une vingtaine d’années quoique lente, se traduit aujourd’hui par le changement des concernant l’usage des énergies fossiles pour celles renouvelables. L’un des plus grands pollueurs étant l’industrie de l’automobile, sa transition vers l’usage des énergies propres devient impérieuse pour notre ère. 


En effet, des USA en Chine en passant par l’Europe, des industriels se sont activés pour répondre à l’urgence climatique de notre époque par la recherche, la planification et la fabrication des automobiles 100% électriques avec zéro émission de gaz à effet de serre. Seulement, la rapidité de la réponse des gros producteurs n’est pas la même pour diverses raisons que nous éluciderons ici. 


Si la conscience de la transition énergétique est présente dans la politique des nations à grosse production industrielle, en l'occurrence l’industrie de l’automobile, passer à l’acte n’est pas du tout simple à cause avant tout des habitudes. L’amérique par exemple a du mal à passer des grosses cylindrées thermiques à des voitures moyennes mais électriques. En Europe, la transition devrait être beaucoup plus facile grâce aux habitudes européennes de l’usage des petites voitures. Mais pour l’Amérique tout comme pour l’Europe, la difficulté à trouver les matières premières pour matérialiser ce projet contribue au retard que ces deux géants connaissent depuis plus d’une décennie. Le troisième géant, la Chine, n’a pas ce problème. Détenant 90% des terres rares de la planète toute entière, la Chine a su capitaliser ses ressources du sous-sol pour répondre aux préoccupations de sa société et de la communauté internationale. Qu’elle soit celle qui réponde aux préoccupations, elle devient automatiquement une référence pour le reste au risque de détrôner de sa place number one la première puissance militaro-économique mondiale: les USA. La peur de Washington de céder sa place à Pékin se résume actuellement par toutes ses mesures protectives au niveau économique interne par ses barricades des lois-taxes douanières; Au niveau militaire par le quadrillage de la Chine au travers des bases militaires flottantes dans le Pacific. En pareille circonstance, le professeur Graham Allison parlerait du piège de Thucydide: La peur de la puissance dominante actuelle de perdre sa place face à la puissance dominante montante. Cette peur, signe d’un échec symbolisé par la multiplication des stratégies, mène la puissance dominante à des guerres militaires et ou économiques contre la puissance montante. Le cas de la voiture électrique dont nous allons parler est un exemple patent, une illustration parfaite.



La voiture électrique Made in China en Amérique     



Biden salluant des ouvriers americains menacés par des produits chinois.

L’Amérique de Biden a choisi la voie du protectionnisme face à l'avènement des voitures électriques chinoises. Le 14 mai 2024, dans le south garden de la White House, Joe Biden entouré des membres du syndicat de la métallurgie a signé une série des mesures protectives face à ce que Washington estime avec raison être une menace pour son économie, par conséquent pour son industrie automobile. La Chine, principale créancière de l’amérique, pourrait inonder le marché américain au point de casser les prix et de se financer par le trésor américain via les taxes des citoyens américains. 

En effet, la Chine, principale détentrice des bons du trésor américain a aujourd’hui la capacité massive de produire des voitures électriques les plus performantes avec des plus longues autonomies énergie/kilomètres à bas prix. Un cocktail complet pour la Chine une fois qu’elle aura pénétré le marché de l’automobile américain et mis en faillite les grands groupes tels que Tesla, Ford, GMC, Chevrolet, pour y régner en maîtresse de cérémonie au niveau mondial. 

Raison pour laquelle le 14 mai 2024 Joe Biden, président des USA, a signé de manière assumée les augmentations des droits de douanes pour une série de biens provenant de Chine, particulièrement les voitures électriques. 


Droit de douane US VS articles chinois


Articles

Tariffe d’avant

Tariffe actuel

Année d’application

Panneaux solaires

25%

50%

2024

Acier 

7,5%

25%

2024

Aluminium

7,5%

25%

2024

Semiconducteurs

25%

50%

2025

Voitures électriques

25%

100%

2024

Batteries EV lithium

7,5%

25%

2024

Batteries lithium

7,5%

25%

2026

Pièces batteries

7,5%

25%

2024

Graphite naturel

0%

25%

2026

Aimants permanents

0%

25%

2026

Autres métaux rares

0%

25%

2024

Grues portuaires

0%

25%

2024

Seringues/aiguilles

0%

50%

2024

Respirateurs

7,5%

25%

2024

Gants chirurgicaux

7,5%

25%

2026



N.B: EV est l’abréviation anglaise de voiture électrique (electric vehicle). 


Avec ces mesures, Joe Biden estime dans le court et moyen terme freiner la montée en puissance de Pékin d’un côté, et de l’autre éviter l’invasion de l’industrie automobile électrique chinoise, la première au monde. Jusqu’où les américains devront-ils aller pour se protéger de l’invasion économique venant d’ailleurs si c’est le reste de la planète dans sa grande majorité qui finance le déficit américain lié au dollar? Le protectionnisme américain n’est peut être planifié dans le long terme parce qu’il signifierait la chute de l’élément économique basique de la puissance de l’oncle Sam: le dollar. L’Asie Pacific, actuel poumon économique de la planète dont la grande partie de pays la composant achètent énormément des bons du trésor américain est la zone du monde d’où proviennent plus de la moitié des produits consommés par les américains.


La voiture électrique Made in China en Europe



Image qui symbolise l'interconnection des trois grands marchés économiques.

Si l'Amérique de Biden se barricade par des mesures protectives face à ce que plusieurs observateurs qualifient de menace chinoise, tel n’est pas le cas pour Bruxelles. Certains pays européens tels que la Serbie et la Hongrie sont prêts à accueillir les voitures électriques chinoises alors que d’autres l’utilisent déjà. Le cas de l’Italie par exemple, pays où l’on peut déjà apercevoir sur les voies urbaines et extra urbaines des voitures électriques chinoises de marque BYD rouler. Peu d’italiens sont informés sur la marque mais un grand nombre de concessionnaires la commercialise depuis quelques mois tel qu’en Toscane vers Florence ou à en Frioul vers Udine. La politique italienne sur la voiture électrique est au centre des préoccupations des gouvernants à Rome et de l’industrie automobile italienne. Accepter les voitures chinoises en Italie en attendant un vrai plan économico-industriel italo-européen pouvant sauver les industries italiennes et européennes est la carte ambiguë que Rome pose sur table actuellement. En d’autres termes, Rome préfère ne pas se fâcher avec la Chine du moins pas maintenant, mais attend et travaille sur un plan pouvant sauver son industrie automobile thermique pour la transition vers l’électrique. En France la situation est complètement différente. En première ligne, ce sont les industriels et non les politiques. Le plus célèbre d’entre eux depuis récemment n’est autre que le patron de Stellantis, Carlos Tavares. Stellantis est le nouveau groupe formé de la fusion de PSA/FCA (Peugeot-Citroen/Fiat-Chrysler). Après la fusion s’ajoutent également les marques Maserati, Opel, Jeep et Alfa Romeo. A cet effet, Stellantis est l’un des plus grands groupes automobiles du monde. Titre qui lui a valu sa place en Chine dans la possession de plus de la moitié de parts de l’entreprise Leapmotor International (51% Stellantis/49% Leapmotor International). Possédant donc une partie de la production et de la vente en Chine des automobiles Leapmotor, en contrepartie Stellantis devrait donner à Leapmotor International la possibilité d’intégrer le marché européen de l’automobile électrique dès septembre 2024 tout en restant elle (Stellantis) numéro un de la vente et commercialisation de ces voitures en europe. Il est clair que Stellantis et son patron y voient ici une opportunité d’affaire pour gagner le plus d’argent qui sera réinvesti dans l’industrie automobile électrique de pointe européenne selon son patron Carlos Tavares. L’Elysées est séduit, mais le paysage politique français reste hostile à cette manœuvre d’un des patrons les mieux payés au monde. Aux politiciens français, Tavares répond: “De toute façon, ils (les chinois) auraient été là, avec ou sans nous. Donc, il vaut mieux que l’on profite de cette compétitivité en ayant une coentreprise que l’on détient à 51%. ça nous permet de regarder le coup d’après”. La commercialisation des voitures électriques chinoises par Stellantis dans l’espace union européenne devrait dans le temps être effective dans neuf pays dont la France est tête de liste, mettant sous pression l’Allemagne qui doit sauver son industrie automobile. Si la France au haut niveau semble moins préoccupée, l'Allemagne se sent prise dans un étau qui se resserre contre son industrie automobile thermique qui consent à d’énormes sacrifices depuis qu’elle est passée des voitures totalement thermiques à des voitures partiellement électriques, c’est-à-dire hybrides. La politique allemande n’est pas si loin de celle italienne face à l’arrivée en grande pompe de la Chine. L'ambiguïté stratégique oblige, la Chine, première acheteuse des voitures allemandes, Berlin préfère jouer aux équilibristes en soufflant le chaud et le froid. Si d’un côté Olaf Scholz, chancelier allemand rappelle à Biden le 14 mai 2024 lors d’une conférence de presse aux côtés du premier ministre suédois Ulf Kristersson qu’il fallait tenir compte du fait que des industriels américains et européens travaillent et gagnent en Chine, il n’en demeure pas moins que de l’autre côté il soit de ceux qui attendent des résultats d'enquêtes concernant les subventions massives du gouvernement chinois en faveur de l’industrie automobile chinoise. Lesquelles subventions ont été récurrentes dans les accusations de Washington contre Pékin. Il faut signaler que l'enquête concernant ces supposées subventions est menée avant tout par la commission européenne dirigée par madame Von Der Leyen. L’attitude allemande est compréhensible dans le contexte actuel où son industrie souffre énormément des sanctions contre le gaz russe depuis le début de la guerre russo-ukrainienne et des menaces des droits de douanes du président Trump dès son élection en 2016. Rappelons-nous qu'à cette époque, l'Union européenne avait dépêché madame Merkel à la Maison Blanche pour plaider auprès du locataire de la Maison Blanche d'alors, Trump, en faveur des industriels européens, spécifiquement allemands. Il n’est un secret pour personne que si l’Allemagne tombe, elle portera avec elle dans le trou le reste de l'Europe. 


Bonne Nouvelle Providence Européenne: 


La bonne nouvelle pour les européens est la surprise pleine de providence.  Une providence  majeure pour les décennies futures. Alors que les préoccupations suite à la dépendance occidentale en général et de l’Europe en particulier des terres rares chinoises, congolaises et du Groeland n’ont fait que croître, en début du mois de juin 2024 une découverte miracle est faite en Norvège: le plus grand gisement d’Europe en terres rares y est découvert. Ces terres rares vont aider l’occident à se mettre à jour dans l’actuelle bataille de l’industrie de pointe, de l’intelligence artificielle, de l’armement, des énergies renouvelables et de la production des voitures électriques pour faire face à d’autres pôles industriels tels que la Chine, les USA, la Russie et le Japon. L’extraction des terres rares est réputée être très polluante, l’Europe pour mettre à la page son industrie devrait-elle marcher sur ses propres plates bandes en oubliant l’objectif de réduction carbone au niveau continental pour 2035? Sans doute, le futur saura nous répondre. La certitude du moins pour le moment est que parmi ces trois puissances, Europe, USA et Chine, celle qui atteindra le monopole de la production et de la vente donnera le LA de la prochaine génération des industries automobiles du monde des énergies renouvelables en construction. 




Lundi 17/06/2024




Gimagesa Fumumeya Chris

Semaine Globale















   






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